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Le «Blended Learning» a-t-il touché le «fond»?

frédéric vendeuvre Publié par Frédéric Vendeuvre – 29 mars 2022

Dans les formations comportementales telles que formations commerciales et management, le «Blended-Learning» est déjà devenu une idée convenue, une convention, pour ne pas dire parfois « une tarte à la crème ». Séquencer l’apprentissage, apprendre par petites bouchées, alterner distanciel et présentiel, individuel et collectif, tutoré et non tutoré.

Au début de la pandémie, beaucoup pensaient encore que rien ne remplacerait le présentiel, surtout pour des formations « soft skills ». Après deux ans de distanciel quasi forcé, c’est presque l’inverse, si l’on en juge par l’explosion des offres et des usages de solutions de coaching (et même de coachs) en ligne. Un peu comme les directeurs commerciaux sondés par Mac Kinsey sur plusieurs pays ont basculé dans leur opinion en 2 ans. 30% environ au début de la pandémie pensaient que la vente à distance était là pour durer et s’imposer dans leur processus commercial car présentant de nombreux avantages. Dans les dernières études ils sont maintenant près de 90% à penser ainsi.
En théorie donc tout le monde est d’accord. Tous les nouveaux acteurs du Digital Learning qui veulent marketer leur plateforme à coups de livres blancs auto promotionnels amplifient la caisse de résonnance.
Fin de l’histoire…

En pratique, la musique est différente. Très différente.

Faut pas oublier le fond non plus, le contenu, les pédagogues….Trop souvent l’inflation des moyens pédagogique cache quelques misères. Comme disait un comique célèbre (d’un autre temps) « l’air de la chanson de la table de multiplication je m’en souviens bien, par contre les paroles j’ai plus de mal ». Tout le monde connait la musique du « blended-learning » pour en parler…Pour le mettre en pratique, les écarts sont énormes entre acteurs du marché de la formation. Bien malin celui qui aurait découvert la martingale car il n’y a rien de normé. Arrêtons donc de le présenter comme une nouvelle norme ! Cela cache le plus souvent des « trous dans la raquette » de son offre de service…. La formation multi modale puisque c’est son nouveau nom qui regrouperait la formation à distance (FOAD), la formation en situation de travail (FEST) et la formation en présentiel, ça reste encore largement à mettre en pratique de manière efficace dans la plupart des entreprises. Alors qu’en est-il du fond ?

Chez Halifax Consulting, nous avons démarré dès 2010 nos premières formations « blended » intégrant du E-learning, puis plus tard en 2016 en intégrant des technologies de « sales enablement », d’adaptive learning et dès 2019 plus de 18 mois avant la pandémie, nos formations commerciales 100% en ligne tutorées à travers le monde avec un grand client comme Dassault systèmes, intégrant du multimodale pédagogique. Nous cherchons toujours le meilleur compromis avec nos clients entre leurs attentes, leurs contraintes, les niveaux de départ, nos convictions et expérience pour trouver la solution idoine. La flexibilité est le mot d’ordre et cela va donc à rebours des schémas imposés, des outils magiques répétitifs et ennuyeux. Et comme on parle toujours de formation, apprendre quelque chose reste quand même l’objectif à la fin. Comme dans un bon film il faut donc du bon contenu, des bons acteurs et une bonne histoire. Sinon c’est du cinéma mais ça reste très pénible. Voici quelques convictions que nous partageons donc avec nos clients :


• D’abord le présentiel n’est pas mort. Notamment dans les forces commerciales, vouloir rassembler son équipe de vente de plus en plus sédentarisée et isolée, n’est certes pas vraiment un objectif de formation mais plutôt un objectif de team building et management pourrait-on dire. Mais comment ne pas l’ intégrer dans l’équation ? Cela continuera donc dans certains contextes, de même que des commerciaux continueront à visiter leurs clients, mais sans doute plus au même rythme et aux mêmes conditions. Si on ne propose pas cela on aura toujours « une rupture de charge » dans son offre.


• Ensuite l’apprentissage à distance en e-learning, auto-apprentissage est une clé pour réussir. Ceux qui n’ont rien à raconter ou montrer peuvent promouvoir le micro learning comme réponse à tout, mais apprendre nécessite des efforts. Chacun le sait. Il n’y a pas de fatalité à la « civilisation du poisson rouge » si on sait produire des contenus attractifs et utiles pour progresser. Car les défis d’apprentissage dans la plupart des forces de ventes sont énormes. Pour cela il faut intégrer des nouvelles pratiques, basées sur des concepts reproductibles et pertinents .

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Pour les forces de vente comme dans d’autres domaines, le e-learning sur les méthodes et concepts, c’est un peu la grammaire, ce qu’on doit apprendre pour progresser. Pour apprendre une nouvelle langue, personne n’aime trop apprendre la grammaire, on préfère aller visiter le pays pour parler avec les gens. Mais on est tous d’accord que sans grammaire à un moment ça ne passe plus… Alors faire aimer la grammaire voilà le vrai défi des pédagogues !


• C’est pourquoi le consultant reste central, la force du feed-back circonstancié, basé sur un concept compris et reproductible, est un élément clé pour apprendre. On peut certes imaginer dans quelques années la multiplication de solutions à base d’intelligence artificielle pour donner des feed-backs sur la base d’un dialogue commercial très simple (ça existe déjà en partie pour des ventes transactionnelles avec des dialogues très courts de 1 à 2 minutes), mais le niveau de complexité de la vente allant croissant, le tutorat par des consultants reste clé. La magie du distanciel c’est de permettre d’accéder à des feed backs individuels de façon beaucoup plus simple, asynchrone ou synchrone.

N’oublions donc jamais que pour apprendre il faut d’abord un bon « fond ». de l’épaisseur.


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