5 réflexes quand ÇA VOUS ENERVE !

collectif Publié par Collectif

Ça m’énerve!
Ça m’énerve!
Vous vous souvenez de la chanson ? Si vous ne vous en souvenez pas et que ça aussi ça vous énerve, calmez vous, vous la retrouverez en fin d’article.
Mais si vous êtes souvent énervé, je peux comprendre…

  • Vous faites peut être partie des managers de la Génération X qui se sentent débordés (voire agacés)  par des collaborateurs de la génération Y que vous ne comprenez pas ?  (ou l’inverse…)
  • Vous devez « gérer » de plus en plus souvent les remarques voire les indélicatesses de clients qui pensent pouvoir abuser durablement de l’alibi de la crise ?
  • Les relations avec vos collègues ne sont pas toujours aussi « cool » qu’autrefois?
  • etc.

Eh oui, si on cherche bien, nombreuses, très nombreuses, sont les fausses bonnes raisons qui peuvent nous faire « dégoupiller » et dire nos quatre vérités à celui qui a le malheur de faire déborder le vase de nos rancœurs et de nos insatisfactions.
Willam Ury, nous rappelle dans son ouvrage  Comment réussir une négociation,  que « nous sommes les seuls à pouvoir accorder des concessions que nous regretterons par la suite ». Bien vu.
Eh bien, si j’osais paraphraser W. Ury, je dirais : Nous sommes les seuls à pouvoir nous mettre dans des états de colère ou d’agressivité que nous regretterons par la suite … En effet, quelles que soient les stimuli, nous avons toujours le choix de nos comportements.
Nous avons le choix, mais c’est vrai que ce n’est pas toujours facile de faire le bon. Maîtriser ses émotions quand le coeur se met à battre plus vite, quand notre lecture de la situation attaque nos croyances, nos valeurs, notre équilibre n’est pas forcément très naturel.
Alors comme nous sommes encore au mois de Janvier, c’est peut être le bon moment  pour intégrer dans le cadre des bonnes résolutions de début d’année quelques conseils pratiques pour mieux  maîtriser son agressivité en situation de stress.

Les mauvais réflexes  à dominer :


Réagir au quart de tour

Réagir du tac au tac par l’ironie, une remarque blessante, ou une réponse moralisatrice place nos réactions émotionnelles aux commandes de notre comportement (la passion avant la raison). Résultat : on devient « otage » de ses émotions. Ce phénomène est très bien décrit au sens propre comme au figuré par George KOHLRIESER dans son ouvrage Négociations sensibles : Cessez d’être otage et reprenez la main.

Confondre situation de tension et attaque personnelle

Considérer une remarque, une critique, un manque de considération comme un affront personnel donne bien souvent une ampleur beaucoup plus importante à nos yeux que la réalité.  Dés lors, ce qui n’était peut être qu’une situation parmi d’autres devient un affront qui doit être « lavé ».

Se transformer en bernard-l’hermite

Ce réflexe est celui de ceux qui préfèrent fuir et se réfugient dans leur coquille, en espérant que la situation se règlera d’elle même. Évidemment, cette tactique d’évitement a également ses limites.

Nous pourrions sans doute continuer à illustrer les comportements « refuges »  si rapidement télécommandés par nos réflexes « Pavloviens » qui se manifestent en situation de stress. Voyons plutôt quelques pistes à suivre, pour ne pas REAGIR mais plutôt AGIR avec lucidité.

5 pistes à suivre pour dominer ses émotions en situation de stress relationnel


Derrière Mr Hyde, cherchez le Dr Jekyll !

Autrement dit, cherchez l’intention positive. Certes, ce reflexe n’est pas le plus facile à développer, mais il est très efficace.
Par exemple, quand vous vous sentez agressé par un de vos clients, par votre manager ou par un collègue, cherchez d’abord l’intention positive. Quelle peut être l’intention positive d’une personne qui vous fait une critique acerbe ou une remarque blessante ? Il  s’agit de considérer que l’agressivité dont vous pensez avoir été victime est le seul moyen qu’a trouvé votre interlocuteur pour atteindre un objectif plus important pour lui, son intention positive cachée ; Il peut s’agir par exemple de  s’affirmer, se faire respecter, s’assurer que son point de vue est entendu, avoir la certitude d’obtenir le maximum, etc.
Une fois que vous considérez que ce n’est pas vous en tant que tel qui êtes visé par cette attaque, vous pouvez alors plus sereinement traiter la question essentielle : Comment puis-je aider mon « agresseur » à se sentir respecté ou « bien traité » sans me laisser polluer par la forme du message ?
Quand vous réussissez cette gymnastique intellectuelle, vous passez d’une position d’adversaire à celle d’un partenaire. Ceci change radicalement votre relation à l’autre et fait baisser la tension. La vôtre et celle de votre interlocuteur.  (Finalement cette technique devrait être remboursée par la sécurité sociale).

Faites un tour d’hélicoptère

Dépassionnez la conversation, prenez de la hauteur…
Nous sommes souvent très attachés à nos opinions ou à nos croyances parce qu’elles nous permettent de nous affirmer, de nous aider à nous valoriser.
Faire un tour hélicoptère signifie changer de registre et prendre de la distance par rapports au subjectif.
Pour dépassionner le débat, intéressez-vous surtout aux faits (c’est-à-dire aux déclencheurs de la situation de stress) ; Que s’est-il passé ? Dans quelles circonstances ? A quel moment ? Quelles sont les conséquences réelles à court terme et à moyen terme ?

Challengez vos hypothèses

L’isolement, en vous amenant à « ruminer » de mauvaises pensées,  renforce votre stress. Si la situation le permet, prenez le temps d’en parler à une ou deux personnes de confiance, ne serait-ce que pour avoir un autre « point de vue » , bénéficier d’une autre « lecture ». Vous vous rendrez peut-être compte qu’il est possible de donner une autre signification à ce qui vient de se passer et qu’il y a donc d’autres réponses possibles à apporter.

Respirez à fond !

A votre avis, quel est le point commun entre les comédiens avant d’entrer en scène, les sportifs de haut niveau avant de se lancer dans leur compétition, les pratiquants d’arts martiaux dans leur conditionnement mental ou les sophrologues ?
Eh bien, ils ont réappris à mettre leur respiration au service de leurs performances.
Respirer est une fonction vitale à laquelle nous ne pensons pas spontanément,  et pourtant, elle joue un rôle important dans les manifestations du stress (gorge sèche, augmentation du rythme cardiaque, respiration saccadée) mais aussi dans son traitement.  Savoir pratiquer une respiration ample et lente, privilégier la respiration abdominale ou diaphragmatique est une des clés du bien-être, de la décontraction musculaire et de l’oxygénation du cerveau. Si vous voulez en savoir plus, Antoni Girod nous livre quelques clés sur ce sujet dans son ouvrage rédigé avec Nicolas Caron.

Choisissez le bon cadre

En situation de stress, notre dialogue interne fonctionne à plein régime. Bref, on se dit des choses, on se pose des questions. Mais se pose-t-on toujours les bonnes ? Loin s’en faut… En fait nous restons dans ce que les spécialistes appellent le « Cadre du Blâme«  au lieu de se poser des questions dans « le cadre d’objectifs ».
Exemples de questions formulées dans le cadre du blâme:

  • A qui la faute ?
  • Comment en est-on arrivé là ?
  • Comment vais je lui démontrer qu’il  a tort?
  • Comment a-t-il pu oser me faire ça ?
  • etc.

Exemples de bonnes questions formulées dans le cadre d’objectifs :

  • A présent, à quoi est-ce que je veux précisément  aboutir ?
  • En quoi c’est important pour moi ?
  • De quoi aurais-je besoin pour y parvenir ?
  • Comment saurai-je concrètement que mon objectif est atteint ? A  quoi le verrai-je ?
  • Face aux obstacles possibles, quelles sont mes options et/ou mes ressources  pour les surmonter ?
  • etc.

Voilà, j’espère que ces quelques pistes vous permettront d’affronter les situations tendues comme autant d’opportunités de démontrer votre sang froid et de donner une chance à la relation d’être encore plus fructueuse pour les deux parties.
Maintenant, si vous voulez vous défouler, fermez la porte de votre bureau, montez le son de votre PC et lâchez vous un bon coup après avoir lancé  la vidéo qui suit…

Allez, bon business à tous !
Thierry Houver


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